ça faisait un moment qu'il avait du mal à dormir. et qu'il n'allait plus en cours, accessoirement, mais si on remarquait sa non-présence, on ne se faisait pas non plus plus beaucoup de soucis pour lui, alors il ne prétendait pas faire d'efforts pour aller en cours. autant dire qu'il avait beaucoup de temps devant lui pour réfléchir. à quoi il réfléchissait ? beaucoup de choses, en général. il avait beaucoup de soucis, en vrai, bryone. qu'on le croit ou non. de ce fait, il réfléchissait beaucoup - peut-être même un peu trop pour son bien être. il avait toujours le cerveau en ébullition, et pour une fois ça ne venait pas de son adhd insupportable. c'était juste... lui, son anxiété et ses embrouilles. wow, edgy.

ça allait de soi qu'il allait probablement exploser si on le laissait seul. heureusement, leaf était là, souvent, la plupart du temps en fait. leaf avait toujours été là, depuis sa plus tendre enfance, un peu comme un ami imaginaire qui refusait de laisser son cerveau en paix. ils étaient amis d'enfance, confidents, meilleurs amis, et parfois bryone redoutait sans vraiment le redouter qu'il ne se passe quelque chose entre eux. oh, bien sûr, il avait déjà essayé (notamment parce qu'il était un fouteur de merde) de faire se passer quelque chose, sans succès. alors il continuait, encore et encore, à embêter leaf - à être trop proche, trop affectueux, trop mignon avec lui. leaf finirait bien par craquer, pas vrai ? et après bryone pourrait s'en vouloir à loisir.

il dormait chez leaf ce soir-là. parce que son appartement commençait le terrifier, parce qu'il dormait mal, parce qu'il n'allait pas bien quand il était tout seul. il avait l'impression d'être un boulet monumental mais bon, tout irait mieux la semaine prochaine - c'est ce qu'il se disait toutes les semaines. leaf était allongé à ses côtés, dans le noir total. il n'avait aucune idée de s'il dormait ou non, en fait il n'avait pas vraiment envie de le déranger - alors que le lendemain, leaf était du matin et lui de l'après-midi. il avait besoin de dormir. il avait besoin qu'on le laisse souffler, qu'on le laisse tranquille. bryone devait le laisser tranquille.
...
il n'aimait pas ce silence, alors il se retourna vers lui pour lui secouer l'épaule sans douceur.

leaf ? tu dors ?

c'était toujours comme ça. il était chiant, bryone.